Les « coïncidences » de l’histoire : Jean Lurçat, la tapisserie et la Chine

Il existe un lien entre la Chine et Jean Lurçat (1892 – 1966), créateur de tapisserie français, dont l’œuvre Le Chant du Monde est exposée dans un Musée portant son nom à Angers.

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Jean Lurçat, Champagne, 1959, 440 x 702 cm

En 1957, une exposition dédiée à Jean Lurçat est organisée à Pékin. Maryn Varbanov, jeune artiste bulgare qui faisait des études d’art en Chine, visite cette exposition et en ressort fort inspiré, s’adonnant dès lors à la création en tapisserie contemporaine. En 1959, il retourne en Bulgarie et crée le département de tapisserie contemporaine à l’Académie des Beaux-Arts de Sofia. Connu également sous son nom chinois, « Wan Man » (万曼), n’aura de cesse de tisser des relations entre la Chine et l’Occident.

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Jean Lurçat, La Grande Menace, 1957, 447 x 878 cm

À la fin des années 1960 et au début des années 1970, une nouvelle génération d’artistes émerge sur la scène artistique européenne et américaine, encouragée par l’idée d’un art total. Parmi eux, des artistes travaillant sur la tapisserie qui devient l’expression d’un langage plastique renouvelé : Zeisle (États-Unis), Amaral (Colombie), Abakanovic, Buiq, Jacobi et Varbanov (Europe de l’Est). La tapisserie sera dès lors considérée comme un art, telle une sculpture souple, brisant ainsi les frontières entre artisanat et art.

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Maryn Varbanov, Arythmie, 1972, 150 x 240 cm

En 1969 et 1971, Varbanov est sélectionné pour participer à la Biennale de la tapisserie de Lausanne. Dans les années 1980, Varbanov se rend à Paris sur l’invitation du Ministère de la Culture ; il établit un atelier de tapisserie à la Cité internationale des arts. En 1985, il retourne en Chine et organise deux expositions (au nom de la sculpture souple) au prestigieux Musée national des Beaux-Arts de Pékin, puis il fonde un Institut de Recherche de Tapisserie Moderne à l’Académie nationale des Beaux-Arts de Hangzhou, dans la province du Zhejiang .

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Maryn Varbanov, Sans titre, 1978, 130 x 120 cm

Les créations de Maryn Varbanov ont beaucoup été influencées par Jean Lurçat et le courant du réalisme socialiste de l’époque. En octobre 2013, une exposition lui a par ailleurs été consacrée à la Cité internationale des arts à Paris.

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Maryn Varbanov & Song Huai-Kuei

L’Institut Confucius remercie He Qian pour sa contribution.